Grand voyage en famille, fera fera pas ?

On avait un rêve, celui de faire un grand voyage en famille. Partir 6 mois en Europe avec notre fille qui serait alors âgée de 13 ans en fourgon aménagé. Sauf que je pense qu’il va falloir revoir ce rêve. Pas à la baisse, mais différemment. 

Grand voyage en famille, fera fera pas ?

Cela fait plusieurs années que l’on part un mois avec notre fille l’été. La première année, c’était en 2014 au Canada. Elle avait 6 ans et on avait loué un camping car de 6m. C’était facile. 

La deuxième année, c’était en 2017, on avait fait un Tour de France. Elle avait 9 ans et on avait loué un camping car de 7m. C’était encore plus facile. 

La 3ème année en 2019, c’était pour faire la Côte Bretonne. Elle avait 11 ans, on avait loué un camping car de 7,50m et il y avait de la place pour vraiment tout le monde. 

Et puis cette année nous avons fait le choix d’investir dans un fourgon aménagé de 6m avec l’espoir de faire un grand voyage avec notre fille avant qu’elle ne le veuille plus.

L’école, le travail, tout ça…

Un voyage que nous souhaitions faire d’ici 1 an et demi, lorsqu’elle aurait 13 ans, sur le dernier trimestre de son année de 4ème, d’avril à août. Nous aurions continué l’école à distance avec le CNED, et profité de 6 mois dans le Nord de l’Europe, du côté de la Scandinavie. 

Et vous me connaissez, quand j’ai un projet, j’y vais à fond. J’ai donc réfléchis tout de suite à la transformation de mon activité de photographe en mettant en avant l’aspect digital de mon métier afin de pouvoir vivre durant cette période et palier à nos charges.

Et puis, nous avons aussi émis l’idée d’un mi-temps annualisé pour Jo qui est fonctionnaire au département. Nous en avions bien sûr parlé à Emy qui était favorable au projet avec quand même quelques réticences concernant l’école, ses copains, sa chambre, son indépendance, son besoin de solitude. 

Je suis une grande rêveuse et c’est vrai que ce projet était d’abord le mien, sans jamais vraiment  me poser d’autres questions. Je savais que Jo avait les pieds sur terre et qu’il relèverait les questions essentielles quant à sa réalisation. Il met toujours plus de temps à adhérer car il évalue toujours tout avant, et heureusement d’ailleurs. Il est notre équilibre. 

Bilan de notre mois d’été en camion avec une « pré-ado »

Nous nous sommes rendus compte que les étés  précédents en camping car étaient faciles à vivre pour plusieurs raisons : 

1. La préparation du voyage. En effet, même si nous étions libres d’aller et venir quand nous le souhaitions, nous avions déjà prévu un parcours, des gens à voir, des choses précises  à faire.
2. Notre fille était petite. Par petite, j’entends jeune. Tout lui plaisait, elle s’adaptait à toutes nos envies. Elle nous suivait et les boudins étaient moins longs qu’aujourd’hui 🤣
3. La place dans le camion. On avait souvent un camping car qui nous laissait de la place individuellement. Chacun avait sa chambre et ses rangements, un espace rien qu’à soi.

En ce qui concerne cet été, on était peut-être un peu plus sûr de nous, du coup :

1. Nous avions moins préparé le voyage. Nous avions juste réfléchi aux régions, et souhaitions nous laisser porter au grès du vent et des envies. Mais cela demandait plus d’organisation et de recherches au jour le jour.
2. Emy est toujours aussi facile et nous avons une grande chance de ce côté. Mais elle grandit et ses besoins se font différents. Entre autre ce besoin d’indépendance et de moments à elle. Nous, nous aimons beaucoup bouger, visiter, randonner… or, Emy a besoin davantage de temps à elle seule. 
3. Et puis, il faut bien l’avouer, Emy a aussi grandit en taille. Et même si notre système de « campsleep » sur le devant du camion est pratique et efficace, l’endroit est tout de même étriqué. Nous avons aussi besoin de le débarrasser à chaque départ. Du coup en plus d’avoir une maison mobile, elle a aussi une chambre mobile. Difficile d’avoir un endroit à soi…

Prisonniers du déménagement quotidien  

Avoir un camion maison, c’est génial. C’est un vent de liberté. La possibilité de découvrir des millions d’endroits, et il y en a tellement à découvrir. La possibilité de déménager à tout instant, et il y a tellement de spots possibles. Le monde devient un terrain de jeu. Mais finalement en voulant tout voir en un temps imparti, on finit par n’en voir qu‘une petite partie et être frustré de tout le reste.  

La frustration, c’est bien là mon plus grand ressenti. La frustration de ne pas pouvoir partir plus longtemps pour Prendre le temps de découvrir. « Le temps imparti », je déteste cette expression. A vouloir tout voir on ne voit finalement rien. Un mois de vacances suffisent à peine pour découvrir une seule région alors pourquoi vouloir en faire plus. Parce que justement, nous sommes programmés pour #stratiumdemerde (cf Le bug humain) 

Alors comme c’est possible, et que le camion nous laisse cette opportunité, on bouge, on change d’endroit, on veut aller là où on n’est pas allé. Mais on est bien d’accord qu’aller en Auvergne et y avoir fait 3 ou 4 randonnées ne peut vraiment pas dire qu’on CONNAÎT  l’Auvergne. Bref, vous voyez l’idée.

Nos bases de réflexions un prochain voyage

 

• Organiser davantage le voyage 
• Identifier une place pour chacun 
• Respecter le temps du chacun pour soi
• Délimiter un espace individuel
• Prendre en compte les envies de chacun 
• Être moins ambitieux sur la quantité de choses à voir
• Prendre le temps tout simplement
• Savoir se poser et rester plusieurs jours à un même endroit 

Alors ce grand voyage en famille ?

Eh bien on verra où la vie nous mènera ! On ne tire pas un trait dessus mais on réfléchit aux alternatives qui pourraient nous convenir à tous. 

Notre projet se peaufinera de part nos prochaines vacances et nos prochaines expériences de la Vanlife en famille, au fil des mois et de l’évolution d’emy dans cette période qu’est l’adolescence. 

D’autres options sont aussi possibles comme le fait d’avoir une tente en plus pour plus d’espace, ou alors changer de fourgon avec une tente de toit… 

Car en vrai, l’important est autant le voyage de « destinations » comme nous l’entendons que le voy’aje de vie que nous souhaiterions vivre.