Le froid en van du côté de la Bretagne (56)

Le stress est à son comble… La goutte de sueur perle sur ma tempe gauche… La main qui tient la télécommande tremble le long de ma cuisse… L’oreille est tendue vers le poste télé (expression des années 90 pour décrire un écran plat de nos jours)… Tonton Castex parle doucement mais distinctement : « Il n’est pas question de reconfiner pour les vacances de décembre ». « Chérie fais ta valise, on se barre rapido ! »

En moins de temps qu’il nous en faut pour charger le Bubble, nous voici une nouvelle fois sur les routes de France à la recherche d’un spot pour se rafraichir les poumons et changer notre paysage. Nous avions espéré pouvoir prendre l’apéro en terrasse, mangeant des tapas, et contempler les vagues de l’océan Atlantique chatouiller les côtes basques, mais malheureusement, notre voisin espagnol n’était pas décidé à rouvrir ses frontières. Cela sera donc un autre décor, mais tout aussi beau et tout aussi cher à notre coeur : La Bretagne et la côte du Morbihan.

Le froid en van du côté de la Bretagne (56)

Direction Arzon, notre QG

Un microclimat… ou pas !

Pourquoi un tel engouement pour cette région de France ?

Historiquement déjà nous avons une anecdote précieuse qui nous lie à cet endroit. 2 semaines après la naissance de notre fille, nous partions pour une location, sur la plage du Fogéo à Arzon, et ce fut direct le coup de coeur.

Deuxième point, au niveau du climat c’était une surprise. Sur la liste des clichés Bretons apparait en tête de liste : la pluie ! Et bien figurez-vous qu’il pleut quasi 100 jours de moins sur cette partie de la région. Nous avons pu en profiter à de nombreuses occasions, dont de superbes baignades dès le mois de mai.

Cette fois encore fut l’occasion de vérifier ce mystère atmosphérique. Malgré l’arrivée de la tempête Bella, nous avons pu bénéficier d’une météo clémente et de la chaleur des rayons du soleil.

Bon c’est vrai que là je vous parle d’une vérité en partielle, car comme le disait notre ancien président M. Bruni « En vérité je vous le dis… » La nuit ce fut une toute autre affaire. Les bourrasques étaient tellement violentes qu’on aurait cru que Bubble allait s’envoler. Emy et moi nous sommes sentis bercés et avons dormi comme des bébés, dans le ventre de notre fourgon en toute sécurité. Pour Agnès… Comment dire ? Accrochée à sa couette, les dents serrant les draps à chaque coup de vent, les jambes flageolantes… Il lui faudra plus d’une cafetière et demi avant de se remettre de sa nuit blanche !

Mais finalement aucun dégât pour Bubble ! Nous l’avons tout de même déplacé un peu, pour l’abriter derrière un gros camping car, histoire qu’Agnès profite de la prochaine nuit, déjà que la nuit d’avant les 5° dans le véhicule ne l’avait pas aidé à se reposer non plus… Dure la vanlife parfois.

L’autonomie en van

La grande différence avec l’été, c’est notre autonomie en électricité. Autant l’été la batterie est rarement en dessous de 75%, autant en hiver c’est l’inverse… Ça dépasse rarement les 75%. Du coup, obligé de se recharger régulièrement en camping, surtout si tu veux faire tourner ton chauffage électrique.

Alors oui nous avons le chauffage au gaz, mais faites le test suivant : Prenez une Agnès, mettez-la dans une pièce dépourvue de cheminée ou de sauna, attendez un petit quart d’heure à 4°, et vous obtenez… un pingouin la goutte au nez ! Alors certes j’avais prévu des plaids, qui ont la particularité de décorer Bubble de la plus belle des façons, mais avec un chauffage électrique option ventilateur, vous réchauffer le tout en un rien de temps. Et le tout sans avoir à recharger de bouteille de gaz. Mais bien sur pour les aficionados de la Vanlife, nous pourrions faire avec notre Truma sans problème et vivre d’amour et d’eau à 12°. D’ailleurs la programmation du chauffage est super pratique, tu rentres les heures à laquelle tu souhaites que ton chauffe-eau tourne et quand tu sors de ton lit, il fait bon vivre ! Pourquoi nous n’y avons pas pensé la première nuit…

Pour la faire courte sur l’expérience grand froid et tempête, (parce que si tu n’as pas fait de road trip en fourgon sous une tempête tu n’as pas fait de road trip) comme on pouvait s’en douter, les fourgons aménagés de série ne sont pas bien isolés, surtout au niveau de la porte latérale et portes arrières. Du coup, il va falloir que l’on investisse pour calfeutrer ces parois si l’on compte se rendre en montagne. Deuxième point, Emy est désormais trop grande pour le Campsleep. On a beau être de petits modèles, dormir entre le volant et le levier de vitesse n’est pas reposant. Du coup, ni une, ni deux, je file au magasin pour lui fabriquer un petit lit d’appoint et franchement, on est assez fier du résultat. Elle profite désormais de l’espace offert par la dinette une fois la table enlevée et le fauteuil conducteur retourné.

Du coup, après l’achat d’un chauffage céramique d’appoint, une position stratégique à l’abri de la tempête, nous étions parés pour affronter toutes les météos.

Après avoir échangé avec des camping caristes locaux, il nous est apparu que pour affronter les prochaines températures hivernales (nous pensions déjà à notre futur voyage en Savoie en février), il était important d’investir dans une protection thermique du pare-brise avant.

Découverte de Vannes

Cette ville est à l’instar de la Bretagne, de toute beauté ! Les maisons en pierre, les toits en ardoises, les parcs et jardins entretenus tels les jardins du château de Versailles. Ces villes ont su conserver l’atmosphère typique qui rend la Bretagne si belle. Malgré le couvre feu et la fermeture des restaurants, il fait tellement bon se promener ici et là, se laisser aller à suivre les chemins, les ambiances d’un quartier, suivre les badauds. Encore une fois la météo du Morbihan nous comble de ses rayons solaires et Bubble sera notre table en terrasse pour le gouter.

La jolie ville de Josselin

🌙 Night Spot

Est-ce la pluie ou la Manche qui nous inspira cette idée folle mais nous cherchions à poser Bubble près d’un lac pour la nuit. Park4night fidèle à lui-même, nous indiqua de nombreux lieux mais comment dire…. Après le passage de Bella, on aurait cru que les lacs avaient décidés de sortir de leur lit faire la fête. Du coup, les chemins boueux pour s’en approcher nous ont vite refroidis. Nous avons préféré la terre bitumée du parking de la superbe ville de Josselin pour passer la nuit. Et ce fut à nouveau une très bonne idée. Déjà parce que je n’avais pas prévu de chaine pour nous faire tracter en cas d’enlisement, et parce que cette ville vaut vraiment le détour.

Un parcours touristique ludique pour les enfants

Nous avions décidé de laisser les vélos tranquille et d’opter pour les trottinettes pour nous et rollers pour Emy. Quelle bonne idée !

De plus, avec l’appli BALUDIK qui propose de découvrir certaines villes de France sous forme de jeu de piste, nous découvrons les sites les plus instagramables, comme dirait les photographes, ou tout simplement les plus intéressants à visiter. Vivement que cette petite appli étoffe sa liste de sites proposés.

Le chateau de Josselin

Depuis le centre historique de la ville jusqu’aux rives du canal, en passant par l’ancien quartier des tanneurs ou de l’ancien lavoir, ou encore de la fontaine miraculeuse Notre Dame du Roncier où, selon la légende serait apparue la statut de la Vierge, c’est un parcours tellement agréable à faire en famille que l’on ne remarque même pas la topographie un peu hostile des lieux.

Le cambriolage de Bubble à Rennes

La loi de Murphy explique que s’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie. Et bien je crois dans la loi de Murphy !

Il est des erreurs que l’on n’oublie pas et qui vous font grandir, on dira donc que cette erreur nous permettra d’être de meilleurs vanlifers.

Pour l’anecdote, nous venions d’arriver à Rennes pour retrouver des amis. Pressés de les retrouver et grisés d’avoir trouver une place de stationnement à quelques mètres de chez eux, je me dépêchais de vider les quelques sacs du fourgon et de retrouver nos amis pour l’apéro.

Le lendemain, le tarif de l’horodateur étant d’un prix certain, je choisis de déplacer Bubble dans un emplacement moins onéreux. Quelle ne fut pas ma surprise de voir le véhicule ouvert… Horreur ! Le guitalélé, nos trottinettes, le disque dur, les cookies et rollers d’Emy ont disparu ! Alors selon le sens des priorités de chacun, il est clair que vous ne serez pas touchés de la même manière. Me concernant il est clair que le disque dur est l’objet qui passe le plus mal au travers de ma gorge (au sens propre comme au figuré me direz-vous). D’autant que je venais d’y enregistrer plus d’une trentaine d’heures de film 8mm que j’avais pris 2 semaines à numériser…

De cette erreur de jeunesse nous avons appris plusieurs choses pour un stationnement en ville :

Toujours vérifier que vous avez fermé le fourgon, même si vous en êtes persuadés
Ne pas hésiter à ajouter des chaines ou ceintures pour fermer l’accès aux portes de l’extérieur
Ne pas laisser d’objets de valeur
Toujours faire une sauvegarde des disques durs que vous emmenez avec vous en vacances

Heureusement pour nous, dans ce terrible épisode, nous n’avons constaté aucun dégât apporté au véhicule. Cela aurait rendu l’histoire encore plus horrible, car je dois bien l’avouer que de se faire visiter son lieu de vie est toujours un sentiment très inconfortable.

Mais ce sont les aléas de la vie de vanlifer il faut le savoir, on n’est jamais à l’abri de ce genre d’évènements surtout pour de tel véhicule qui attire l’attention. Finalement l’adage : « On mesure le bonheur au peu de chose que l’on possède » ne nous a jamais paru aussi vrai.