Mission Thailande // Part. 1 Paris Bangkok Chiang Maï

Voyage, voyage…

Ça faisait des mois qu’on l’attendait, on l’espérait, on en rêvait…. Autant vous dire que la Thaïlande c’était notre terre promise à nous, sans les 40 ans d’errance dans le désert et sans l’ouverture de la mer rouge qui tua, je vous informe au passage, plus de la moitié de l’espèce marine locale.

Enfin, le jour J est arrivé ! Après avoir évité le pire avec notre Julien national (si vous ne le connaissez pas encore, vous apprendrez vite à le connaitre au travers ces quelques lignes) dont le groupe de joyeux fêtards bayonnais venaient de perdre les clés de leur véhicule, les obligeant malgré eux, à rentrer sur Paris en train. Après être arrivé à bon port au terminal 2C Roissy Charles de Gaulle, grâce à mon frère qui fut l’un des tous derniers maillons faibles à ne pas avoir trouvé d’excuse convaincante pour ne pas nous emmener à l’aéroport. Après avoir retrouvé les GJ (nos potes) en dépit de la casse du portable de Julien (encore lui) à Bayonne et de la perte du portable de sa chère et tendre le jour du départ (je vous le disais que cette famille promettait de belles aventures croustillantes). Nous voici assis dans l’avion qui nous mène à Moscou, terre des droits de l’homme et de la liberté (d’après Depardieu), rangée 14 sièges A,B,C,D,E,F…. eh oui nous sommes une équipe de basket à nous 6 (avec le remplaçant rajouterai Raphaël en bon prof de sport).

3h30 plus tard nous atterrissons en Russie, et là, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette République Socialiste Fédérative Soviétique ne prône pas l’excès de zèle, on n’est pas à Dubaï ici, on n’est pas non plus là pour faire dans la dentelle vous l’aurez bien compris ! En même temps le contraire aurait été étonnant. Donc du béton, quelques échoppes pour assurer le service après-vente des fans de Duty Free, mais après c’est « nichego » ! Bon bah alors on patientera sur nos chaises pendant 2h30. Ooooh ! On peut quand même signaler que malgré le temps humide l’aéroport fait preuve de propreté et d’aucun problème d’infiltration, pourrait-on dire que le « soviet éponge » ?  (jeu de mot allégrement récupéré de mon film culte OSS117).

Ça y est, départ du vol 270 direction Bangkok, prochain arrêt dans 9h ! Oh punaise ça pique ! En plus 9h passé à côté de Julien c’est… Comment vous l’expliquer avec un minimum de courtoisie pour ne pas froisser la bête et vous aider à comprendre l’image ? C’est comme prendre tenter de dormir près d’une clim en mode surchauffe ! Bon je ne sais pas si la métaphore était astucieuse si un jour vous avez l’occasion ou que vous passez un week-end au Groenland tentez l’expérience vous verrez. Bref, après avoir évité quelques escarres en m’étant contorsionné une bonne centaine de fois entre l’accoudoir, le corps de mon partenaire de voyage et le siège avant légèrement incliné de 180° vers arrière, je sortais indemne de cette péripétie légendaire non sans avoir laissé derrière moi des compagnons d’infortunes : Stéphanie et Agnès qui mettront probablement quelques jours à retrouver l’usage totale de leurs membres inférieurs, ayant servis de matelas à leurs jeunes filles, et Julien qui malgré la fatigue accumulée durant les fêtes catalanes, ne put fermer l’œil plus de 2 minutes.

Après un check rapide des passeports (rien à voir avec les 2h d’attente au Canada), c’est avec un sourire réjouis du policier des frontières et munis de nos bagages en bon état, que nous quittons l’aéroport Suv…Subva…Suvarnaba… bon ok laissez tomber, l’aéroport de Bangkok, à la recherche de deux taxis. Je remercie cette rencontre de ce brave thaïlandais qui nous a permis de comprendre à quoi servait la bande d’arrêt d’urgence… Jusqu’à aujourd’hui je pensais bêtement que comme son nom l’indique, cette partie de l’autoroute permettait de mettre son véhicule en sécurité afin d’assurer la survie de soi et des autres, pffff ! Foutaises ! Cette file permet tout simplement de mieux doubler et de gagner un temps considérable en cas de bouchon intempestif ! Et oui, gardez vous le pour acquis mes chers lecteurs, c’est une richement bonne idée. Je m’en vais tester cette trouvaille dès mon retour en France.

Arrivé à la gare Lua Lamphong (ouai ce nom il est plus facile à prononcer, mais ne vous y habituez pas, ça ne sera pas toujours comme ça. Les noms thailandais  font passer les noms des meubles IKEA pour des blagues carambar). Une fois à la station de train nous découvrons le son d’un étrange animal : Touk-touk, touk-touk ! Tiens mais qu’elle est ce doux bruit mélodieux qui sonne à mes oreilles ! Je me retourne et là que vois-je ? Un homme en chemise (avec la chaleur qui règne ici c’est assez considérable pour le noter), une paire de clés tournant entre ses doigts, affichant un sourire colgate, comme s’il voulait n’emmener danser au bal de promo ! Je comprends alors que ce nouvel ami, digne d’une rencontre sur facebook, ne tente pas de liker ma jolie face mais tout bonnement de me proposer son service de voiturage dans ce qui ressemblerait à une mutation entre une mobylette et une fourgonnette : Le fameux Tuk-Tuk ! Déclinant son offre, je me vois offrir les services d’une bonne dizaine de chauffeurs en attendant les Gallos qui, fidèles à eux même, finissaient leur tour de visite de la vieille ville avec leur taxi.

Après avoir entreposé les valises à la gare, visité rapidement quelques temples déjà très prometteurs sur leur beauté, leur calme et surtout la fraicheur des lieux, nous décidons de succomber à l’appel du Tuk-tuk. Pour 30 baths mes amis ! 30 baths, soit l’équivalent il y a désormais 2 ans, d’une baguette de pain, nous avons eu le droit à une petite balade de dix minutes, tous engoncés à l’arrière du véhicule, filant à travers les voitures, 2 roues, chiens et autres passants. Bon au passage le petit chauffeur tout mignon qu’il est, s’est tout de même permis de nous emmener chez un ami à lui qui le gratifiera surement d’un petit pécule, et du coup nous voilà embarqués dans une barque (c’est le cas de le dire) à la visite de la rivière Chao Phraya, des berges de Bangkok et d’un temple Wat Kalayanamitr (ouah merci l’option copier-coller), le tout pour 2000 bath pour nous 6, plus 15 bath pour l’accès au temple, soit l’équivalent de 60 euros. Bon je sens venir la question qui vous brûle tous les lèvres : aurions nous fait cette balade sans le chauffeur de Tuk-tuk ? Sûrement pas, mais vous savez c’est aussi ça la vie, c’est fait de rencontres avec les gens, d’échanges entre les hommes et surtout beaucoup d’entourloupes… alors à quoi bon résister ? Autant garder le sourire, on est en vacance après tout, et puis si ce n’est pas aujourd’hui qu’on se fait banane (comme dise les minions) ça sera sûrement demain, alors autant allez de l’avant.

Cette visite nous aura permis de savoir que les varans de Komodo ne sont pas les seuls à se la couler douce au soleil, il existe leurs cousins thaïlandais qui en font de même sur le bord des rives, allongés parmi les divers détritus qui flottent ça et là. Cette petite balade aquatique nous aura donné faim, direction un restaurant ! Après avoir balayé le premier chauffeur de tuk-tuk venu, nous empruntons des ruelles qui feraient pâlir d’envie les metteurs en scène des films d’action coréens. En dépit du bordel qui tapisse ces coins là, nous sommes surpris par l’extrême amabilité des gens qui y vivent. Serait-ce cela cette insoupçonnable magie qui opère dans le cœur de tous les vacanciers venus au moins une fois dans ce pays.

Nous arrivons affamés, prêts à manger un gnou sur pattes, dans un des rares restaurants du coin ! Fait assez rare pour le noter car habituellement en France, ou ailleurs, lorsque tu vois au loin s’éclairer un néon mettant en lumière une calligraphie au style asiatique, tu sais que tu as 99% de chance de tomber sur un restaurant asiatique, je garde les 1% pour les tailleurs mais habituellement ils sont plutôt en sous-sol (Ah ça y est j’entends les railleries venir au loin : « oh Jo, que sont ces mots racistes ? », déjà il n’y a rien de mal à appeler un chat, un chat, et puis pour les pourcentages c’est pas moi qui le dit c’est un extrait de l’émission CAPITAL, vous pensez bien que ça fait belle lurette que j’ai arrêté de penser par moi-même et que je ne fais que réciter les inépt… les vérités dont les médias nous abreuvent). Nous pénétrons donc dans ce qui s’apparente plus à un laboratoire ou un repère de vieille sorcière plutôt qu’à un restaurant. Derrière le comptoir  prônent fièrement quelques pots en verres emplis de je ne sais qu’elle matière blanchâtre ou translucide. Les 6 femmes que l’ont vient de déranger nous regardent l’œil inquiet, nous installer à une table. L’une d’entre elle nous tend fébrilement la carte et là nous plongeons nos yeux à la recherche d’un repas familier. Force est de constater que nous n’aurons rien pour nous et les estomacs de nos jeunes enfants ici. Avec quelques courbettes nous prenons nos jambes à notre coup. Quelques centaines de mètres plus loin, après avoir passé les ruelles destinées dans l’ordre, aux réparations de moteurs, aux tongs et aux bijoutiers (tout est rangé par famille c’est cool ! je vois pas l’intérêt de mettre autant de magasins qui vendent la même chose au même endroit mais c’est amusant à voir), nous arrivons donc devant une échoppe de quelques mets thaïlandais. On demande de suite : « vous avez du riz ? vous avez des œufs ? et bien ça fera l’affaire », le tout dans un thaïlandais impeccable! Non  je plaisante bien sur, ni moi ni eux ne savons parler la langue de l’autre, alors étant donné qu’on ne parle pas mieux l’anglais non plus, faut s’imaginer deux sourds et muets qui tentent de communiquer et ça fait un bon film de Francis Veber.

Le ventre repus et la tête pleine de nouvelles expressions locales, nous nous dirigeons vers la gare. 18h10, le train quitte la capitale direction Chiang Maï. Le wagon nous parait de bonne tenue par rapport à ce qu’on aurait pu s’attendre, vous savez les mythes et les légendes. L’accueil est des plus sympathiques, toujours autant de succès de nos deux petites frimousses, à croire que tout ce que l’on raconte sur ce pays et les problèmes liés à la prostitution infantile ne serait que mensonge ! (pas moi qui le dit c’est toujours la télé). Après un repas sommaire et l’installation prompte et efficace de l’intendant du wagon, nous ne faisons pas de vieux os sous nos couvertures de fortune, et malgré le bruit et la clim qui résonne, nous tombons comme des masses rejoindre les bras de Morphée.

Tuk-Tuk Piscine

Le lendemain nous nous profitons de notre petite collation matinale en regardant par la fenêtre la forêt dense de cette partie nord du pays, pendant que nos confrères « Les Gallows » (référence au prochain film d’horreur) tentent de se réveiller mutuellement.  Après avoir rangé nos affaires, réglé la note de 2600 baths pour diner et petit dej’, le temps à notre intendant de replier et ranger les trentaines de lits, et nous pouvons déjà voir apparaitre un début du corps de Julien sortir de son lit… Oui l’intendant à eu la gentillesse et l’obligeance de le laisser profiter jusqu’à la dernière minute… c’est ça ou tout simplement la peur du golgoth.

Arrivé dans la gare de Chiang Maï je me dirige promptement vers une office où l’on semble distribuer des plans de la ville, ça tombe bien le mien commence à rendre l’âme. Au passage je tiens à remercier Fadhel et Sonia pour leurs petits tuyaux. Finalement nous nous retrouvons plus vite qu’il n’en faut pour le dire, dans une sorte de camionnette, direction l’hôtel SK House 2. En fait le gentil homme ne faisait pas que distribuer des plans, il vendait son hôtel, comme la plupart de ses collègues en plein milieu de la gare. Bon en même temps le mec il te propose le transport gratuit jusqu’à la ville et si l’hôtel ne te plaît pas tu n’es pas obligé de rester ! Quoi dire de plus ?

Une fois à destination, nous découvrons un hôtel d’assez bonne facture si ce n’est quelques chambres un peu craignos et pas de solarium en bord de piscine mais une piscine quand même ! Bon pour le prix (900 baths la nuit) et le peu de temps que l’on a prévu de rester cela fera très bien l’affaire, de plus l’emplacement est top, en plein dans Chiang Maï. Les affaires sont installées, le ventre est bien garni d’un brunch de qualité, nous avons profiter de la piscine, c’est parti pour la découverte de la ville.

Première chose notable : les temples ! Certains sont merveilleux. On en voit de toutes les tailles et de toutes les couleurs ! Chacun en a pour ses gouts. Mention spéciale au Wat (ça veut dire temple) Chedi (c’est un édifice religieux) Luang (bah ça devait être le nom du mec qui a posé la première pierre parce que là je vois pas). Dans ce temple déjà très prestigieux de par la grandeur de son édifice, la présence d’un monticule haut de plus de 60 mètres présentant une statut de Bouda impressionnante, de l’or a profusion, il y a cette particularité de taille qui nous a scotché, les enfants n’en revenaient pas, et nous non plus d’ailleurs : une statut de cire d’un moine. Mais quand je dis statut de cire j’en vois déjà qui s’agace l’air blasé : « oui moi je suis déjà allé deux fois au musé de cire dans Paris, heu franchement c’est pourri ! », non mais déjà est-ce que je t’ai donné la permission de m’interrompre dans mon histoire ? Assis toi, calme toi et écoute la suite. Je disais donc, une statut de cire mais tellement bien faite qu’on dirait que c’est un vrai moine qui est assis entrain de méditer et que d’une minute à l’autre il va cligner des yeux, bouger une lèvre ou un orteil… Just amazing ! Même moi je ne suis pas certain que ça ne soit pas un vrai, je reviendrai bien vérifier s’il à changé de position !

En chemin nous rencontrons un magasin de Garra Rufa, petits poissons qui se délectent de la peau morte des pieds… oui je sais que écrit comme ça c’est plutôt flippant, on s’imagine une sorte de piranha fétichiste mais ce n’est pas le cas. Ne supportant pas les chatouillent aux pieds, nous décidons courageusement Julien et moi d’envoyer nos filles en éclaireuses. Quoi ? On ne dit pas les femmes et les enfants d’abord ? On applique le célèbre adage du Titanic c’est tout ! Pendant que nos enfants se font dévorer les pieds dans d’atroces souffrances, nous devisons avec des frenchy. Ces derniers nous racontent leur trek à dos d’éléphant proposé par une office tenue par un français super sympa ! Cool une bonne adresse.

Quelques Temples et un smoothie dans le ventre plus tard, trainant un Julien déshydraté qui tente coute que coute de faire un pas devant l’autre, une Cléaline (sa fille pour les novices, et sachez qu’entre nous on dit Laline) épuisée qui réclame à qui veut l’entendre : « Touk-touk !  Piscine ! », cela deviendra notre phrase de ralliement ! Nous décidons de rentrer pour profiter de l’hôtel. Je les laisse monter dans le red-taxi (camionnette qui à l’inverse des tuk-tuks, peut prendre plusieurs personnes sur sa route et permet de négocier davantage les tarifs du coup) et je décide de partir vers l’aventure à la recherche de l’office aux éléphants made in France !

Quelques plantages dans la lecture de carte me valent un superbe détour, le tout en tong et sous une chaleur et une moiteur accablantes. Heureusement en chemin je serais heureux de débusquer une géocache (l’explication dans un prochain article). Quelques kilomètres plus loin je me retrouve dans un coin de Chiang Maï qui s’apparente plus à une village d’irréductibles gaulois. Je ne donnerai pas le nom de cet hôtel qui ne propose habituellement ses plans qu’à ses invités, mais je peux vous dire que le responsable Gilles m’a fait le plaisir et l’honneur de bien vouloir me faire part de ses prestations tout en m’accueillant d’un ton si jovial que j’ai encore du mal à croire qu’il est originaire de Paris (Oh mais ça va aller les réac’ avec votre interdiction d’ouvrir sa bouche pour dire des banalités ! Oui le parisien est gueulard est alors, j’en suis un, j’assume !) Je me précipite donc vers le premier tuk-tuk venu et je m’empresse de donner l’info à mes amis. On reviendra demain afin de faire la réservation.

La soirée se vivra autour d’un bon petit plat dans un petit boui-boui, comme on appelle ça chez nous, pour 10 euros : six assiettes de viandes, garnitures et boissons, que demandez de plus ? Ah bah si, comme dirait Emy : « bah ! et le dessert ! », bon direction le Franprix du coin…

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