Mission Thailande // Part. 2 Chiang Maï

Opération farniente !

10h, réveil échelonné chacun à notre tour. Nous n’avons pas eu de mal à nous acclimater au 5h de décalage horaire qui nous séparent de la France. Le plus dur c’est peut-être le manque de luminosité le soir… En se rapprochant de l’hémisphère sud nous avons considérablement réduit la durée de nos journées sous le soleil. Du coup à 20h il fait nuit comme s’il était minuit. En bref, le Thaïlandais se lève tôt pour bosser un maximum avant les heures chaudes, pause vers 15h et fin d’activité à 18h, extinction des feux à 20h, allez hop dégagez y a rien à voir. Heureusement que les touristes qui affluent en ces périodes de vacances prolongent l’animation du soir, et encore c’est pas les Champs-Elysées un soir de 12 juillet 98 !

Après avoir engouffré une salade de fruit, un pancake, un café et un jus de fruit opération baignade avec les filles. Je pense que niveau bien être, les petites pourraient largement se suffire d’une location à Montigny-le-Bretonneux avec piscine, c’est l’attraction favorite.  Sauts, chats, 1,2,3 soleil, duels et moult activités qui feraient pâlir d’envie les plus jeunes de nos animateurs en mal d’animation aquatiques. Au bout de 3h de jeux il faut rivaliser d’ingéniosité afin de trouver une raison valable pour nos deux chérubins, de sortir de l’eau.

Chiang Maï

Séchés et court vêtus, nous nous dirigeons au centre ville afin de changer des espèces. La Thaïlande ça a beau être pas cher du tout, le porte monnaie fond comme neige au soleil. Entre les activités, les hôtels, les déplacements, les repas, les pauses boissons, les petites emplettes, tout est un prétexte pour dépenser. Alors vous comprendrez vite pourquoi on devient tatillon sur les tarifs même si ceux là sont dérisoires en comparaison avec ce que l’on paye chez nous. Au passage on déloge une nouvelle géocache ! Rien ne résiste à Jogéocacheur et sa fille l’apprentie.

Arrivé à l’hôtel de mon ami Gilou, le Frenchy qui s’est expatrié depuis 30 ans, ce fan de la première heure du PSG qui à même été jusqu’à appeler ses enfant Patrick et Sophie afin de faire les initiales P.S.G., oui je te jure Jordane il y a plus fort que toi sur le fanatisme footbalistique ; nous réservons le trek à dos d’éléphant pour le lendemain et Gilles nous propose même de profiter à notre retour du trek, d’une chambre de son hôtel afin de se laver pour être propre dans le train lors du départ pour Bangkok, adorable ce bonhomme ! Si vous avez l’occasion de venir à Chiang Maï sans enfant, car il n’y a pas de piscine dans cet hôtel 😉 allez donc faire un tour au All in One, vous ne serez pas déçu.

L’expédition réservée je décide de faire profiter à mes compagnons, de la beauté du parc Nong Buak Hard. Un lieu paisible où se poser tranquillement pendant que les enfants s’amusent à nourrir les poissons du plan d’eau avec un sac de graine acheté 10baths, et lancer à leurs trousses une bande de pigeons voraces. Posé en quinconce ça et là sur l’herbe verte avec mes amis, ma curiosité fut attiré par un jeu étrange qui se déroulait à quelques mètres de moi. Un groupe d’homme d’une quarantaine d’années voir plus pour certains, disposés autour d’un cercle tracé au sol, se faisaient des passes avec une petite balle verte pas plus grosse qu’un pamplemousse. Visiblement la règle ne permet pas de retoucher plusieurs fois de suite la balle et chacun doit respecter le tracé au sol. Mais en me rapprochant de plus près, j’aperçus qu’en plus d’être de talentueux jongleurs avec leurs pieds, leurs genoux, leurs épaules, leurs coudes… enfin tout ce qui peut permettre de faire rebondir une balle, les hommes visaient également une cible accrochée à 7 ou 8 mètres de haut. Cette cible est constituée de trois cerceaux accrochés entre eux muni d’un filet pour accueillir la balle. Je découvre ce jeu en même temps que vous, il est tiré d’un sport qui s’appelle le Sepak Takraw, apparemment un sport national ici, autant que peut l’être la boxe thaï. Ils sont agiles ces thaïlandais !

Chiang Maï

Après un retour en tuk-tuk, eh oui nous sommes devenus des as de la petite mobylette à remorque, direction l’attraction number one pour Cléaline et Emy, je vous le donne en mille ? La Piscine ! Pendant que Julien et Stéphanie s’accorde une petite soirée massage je m’occupe donc de l’animation et Agnès de ses magasines. C’est important de se tenir informée des dernières tendances s’il on veut tenir le rang d’une bête de meuf, c’est un travail de tous les jours. Avant d’aller dîner je sollicite le responsable de l’hôtel pour appeler la gare afin de réserver les billets de train, ce dernier me répond qu’à cette heure tardive les bureaux sont fermés, autant attendre demain.

Le soir, vu l’état de fatigue des filles après un total de 5h30 dans l’eau quotidienne, et vu la journée qui se profile à l’horizon, nous décidons de revenir sur notre petit boui-boui de la veille. C’est pas loin de l’hôtel, efficace et pas cher c’est le thaï que je préfère !  Le réveil est prêt pour demain à 7h ça va piquer….

La patrouille des éléphants

Dernière nuit à Chiang Maï et pour cette dernière journée le programme va être intense. Debout 7h, rangement des valises et direction le petit déjeuner.  L’hôtel nous propose pour 190 Baths de nous emmener avec leur voiture directement au point de rendez vous. 8h15 nos valises sont installées dans une salle en attendant notre retour où l’on pourra se doucher, se changer et filer pour récupérer le train de nuit. D’après le site internet sur lequel je suis tombé, il y a un dernier train à 21h, parfait niveau timing. Je me permets de demander tout de même à la femme de l’accueil si elle peut appeler la gare pour nous réserver les billets, apparemment ça ne sert à rien de s’agiter on à largement le temps de le faire ce soir.

Départ du convoi comme prévu à 8h30, dans le taxi il y a déjà un couple de belges et un autre de Hollande. Le guide nous annonce 1h de route mais pour le reste des informations je ne suis pas trop ce qu’il nous raconte, je suis perturbé par ses longs poils qui sortent de son grain de beauté en bas de la joue droite et qui descendent jusque dans son cou, comme une petite queue de chevale de 6 cheveux tout au plus. Mais bon sang de bonsoir je sais que l’asiatique est bien souvent imberbe et qu’il ne comprend surement pas le calvaire qu’un homme comme moi endure chaque jour pour que je ne balafre pas le visage de chaque personne que j’embrasse, mais quand même un petit effort, personne ne lui a jamais dis à ce brave garçon que les Gilettes étaient passées aux 5 lames ?

En chemin avec les filles c’est le moment de réviser nos classiques de chansons de colonie. On a tout de même l’ancienne responsable du fameux cahier de chanson des accueils de loisirs de la ville de Puteaux, crée en septembre 2005…. Eh bien malgré cela on en est réduit à chanter la reine des neiges, le chant des sirènes, envole moi ou encore dernière danse. C’est tout juste si j’arrive à placer un lundi au soleil, un champs Élysées ou encore Watamchi Watamcha, dédicace à Daniel et toute la team de Jardy !

Le décor se transforme, nous passons d’une ville polluée et bruyante à des zones agricoles, des rizières puis la montagne dont la forêt si dense et si verte qu’elle me fait penser au décor du film Gorille dans la brume. On croise également les premiers groupes d’éléphants entreposés le long de la route avec des caravanes de touristes qui affluent de part et d’autres au bord de la route. J’espère que notre trek ne ressemblera pas à ce genre de convois de masses pour touristes en short ?

Le 4X4 commence à nous montrer de quoi il est capable lorsque le chemin se durcit. L’asphalte a laissé place à un chemin de terre tout juste légèrement pavé par endroit. Nous pénétrons dans une petite vallée qui semble vierge de toute civilisation. A quelques dizaines de mètres du véhicule nous apercevons deux éléphants se nourrissant de branches, c’est un spectacle magique ! Et c’est pas fini !

Chiang Maï

Une fois arrivés nous suivons le guide dans une cabane et il nous explique quelques rudiments très utiles à la conduite de notre animal, en gros nous sommes entrain de passer le permis poids lourds en 5 leçons : lever la patte pour aider à monter = SOUNG SOUNG, avancer = UUUUHHHHH, reculer = TOIIIIII, arrêter = AAAAOOOOOHHH et tourner en tapant derrière l’oreille opposée où l’on veut tourner = GOUEK,  j’insiste sur les lettres en majuscules non pas que je pense que vous perdiez la vue mais pour que vous compreniez à quel point le ton est important. C’est comme si une fille qui se faisait agresser dans la rue criait : « à l’aide aidez moi ! », on peut facilement penser que pour elle s’en est fini, alors que pour celle qui crie : « A L’AIDE AIDEZ MOI !!!!! », là au moins elle a peut-être la chance qu’un passant s’arrête pour la filmer et la diffuser sur youtube. Bon bah avec les éléphants c’est la même chose, en principe tu dis des trucs avec force et conviction mais au fond c’est pas toi qui dirige, c’est le petit bonhomme qui suit le gros pachyderme avec son sac de bananes bien rempli, le vrai pouvoir appartient à celui qui nourri, demandez le à votre chien !

Une fois passée la théorie on passe à la pratique. On se rassemble tous devant l’éléphant afin de leur donner des bananes et là, pour les enfants c’est un instant qu’elles conserveront toute leur vie je pense. Imaginer un colosse de plusieurs centaines de fois votre poids qui vous tend un aspirateur de trois mètres de long, il y aurait de quoi flipper ? Heureusement le guide sait parler aux enfants et Emy se laisse même tenter à donner quelques bananes. Ensuite on a le droit de passer chacun notre tour devant l’animal qui nous fait un bisou sur la tête avec sa trompe et nous remet un chapeau de paille sur la tête, alors là pour le bisou faut s’imaginer que vous vous passez l’aspirateur sur la tête, attention ne mettez pas puissance maximum, surtout ceux qui ont une moumoutte, mais ça fait exactement le même effet et le même bruit de tube qui aspire, impressionnant la force de l’organe ! Les filles d’abord apeurées cèdent à l’envie de passer devant la bête, c’est un premier exploit. Enfin vient le temps de monter sur Babar and Co. A tour de rôle on attrape d’abord l’oreille de la main droite, on pose le pied droit sur le genou de l’éléphant puis on monte en s’asseyant dans son cou, juste derrière les oreilles, et là on comprend vite que sur le dos de ce mastodonte, nous sommes de toute petite chose. Sa peau recouverte de poils parsemés et très très épais, bien plus que les moustaches d’un chien, est d’une épaisseur impressionnante. Elle est rugueuse et dure comme un cuir rêche et sec. Les filles acceptent de monter avec leur papa et c’est un grand bonheur que l’on partage à ce moment là. On ressent l’immense pression, la peur mêlée de plaisir intense de se retrouver là !

Les préliminaires terminés, nous formons les groupes et chacun monte sur son animal. Par chance, nous pouvons être à trois sur le dos de l’animal, en même temps j’ai envie de croire qu’il doit à peine sentir notre présence, bien que pour l’éléphant de Julien j’émets de petites réserves… 1h de balade nous transporte dans un tourbillon de bonheur, mêlé de frissons lorsque les pas des pachydermes glissent sur la boue, de rire lorsque les éléphants se grattent le popotin aux arbres ou encore lâches d’énormes boulettes de fiente, saupoudré d’une joie infinie de vivre se moment ensemble.

C’est avec grand regret que nous quittons nos animaux de compagnie, Emy est triste et demande déjà quand sera la prochaine fois. Heureusement que tout ne se termine pas là. Nous avons le droit de prolonger le plaisir avec nos éléphants en allant les baigner et les brosser. Coucher sur le côté, ils se laissent dorloter avec plaisir, à voir leur yeux à demi-ouverts, exactement la même que l’on peut faire chez le masseur. A un moment on a le droit à une petite frayeur lorsque notre éléphant décide de se relever rapidement, alors attendez ne vous emballez pas, quand je dis rapidement tout est relatif et proportionnel au poids de l’animal. En gros le temps qu’il est fini de se relever j’ai le temps de faire trois le tour de son corps en faisant une pause entre chaque tour. Mais tout de même on ressent bien à nouveau la puissance de l’animal qui se dégage de son corps, dans chacun de ses appuis, de ses gestes… Une fois relevé il nous remercie de quelques boulettes de fientes lâchées dans l’eau que le dresseur et Agnès, oui oui vous ne rêvez pas, prennent à pleine main pour les dégager sur le côté. J’ai toujours su qu’elle préférait le caca des bébés à leur bave mais de là prendre pleine main une crotte d’éléphant ! Bon ok si tu arrives à imaginer que ce n’est qu’un amas de déchet de bananes admettons mais quand même, une crotte d’éléphant !

Cette matinée fut l’un des moments forts de la semaine, voir surement de tout le séjour. C’est le cœur serré que nous disons au revoir aux animaux et partons pour une balade dans la forêt. C’est l’occasion de tester les qualités de randonneuses de nos jeunes filles, et je dois dire qu’elles se débrouillent à merveille ! Je suis assez épaté, non pas que je ne sache pas que ma fille était capable d’une telle prouesse, elle avait déjà prouvé au Canada, mais Cléaline qui est décidément un dauphin plus qu’une antilope a tout de même effectué le parcours avec une certaine aisance.

Chiang Maï

Le chemin est coupé par une pause auprès de chutes d’eau. L’occasion fabuleuse de se rafraichir et de profiter d’un superbe décor. L’occasion également d’une belle frayeur après une petite chute de Stéphanie qui tentait de rejoindre la chute avec Cléaline. Toutes les deux s’en sortent indemne avec néanmoins quelques égratignures. Heureusement que la baignade fraiche apaise temporairement les blessures.

La balade se termine avec la découverte d’une énorme araignée que le guide s’amuse à faire marcher le long de sa toile, et de quelques feuilles qui réagissent au contact en se refermant sur elle même, la nature est impressionnante ! ça y est je parle comme Nicolas Hulot ! Rooo je vais bientôt écrire un bouquin sur les 10 façons de taxer tout le monde pour améliorer le sort de la planète, bonne idée !

Après le repas qui nous a permis de reprendre des forces et de se remémorer les bons moments de la matinée, nous quittons le superbe buffet offert par le petit boui-boui local et en route pour la balade en radeau ! Je vous avais dis que la journée allait être riche en émotion.

Alors le radeau c’est vraiment un radeau ! C’est à dire 6 branches de bambou accrochées les unes aux autres. Mais le tout flotte parfaitement avec nous trois dessus plus l’homme devant qui s’occupe de barrer ou faire avancer si besoin. Eh oui même pas besoin de se battre pour se donner la pagaie ! Quel bonheur de pouvoir profiter pour une fois d’une balade sur une rivière sans avoir besoin de suer sang et eau ! Je m’allonge allègrement sur toute la longueur des bambous, et encore il reste de la marge, non pas que ma taille réduite le permet, non bande de mauvaise langue, mais tout simplement parce que ces bambous en plus d’être larges, sont très grands, je dirai 4 fois ma taille donc 8 mètres, oui c’est ça 4 fois ma taille !

Cette petite balade était une superbe conclusion de cette aventure en plein cœur de la nature, à la mode thaïlandaise. Trop de souvenirs auront surement eu raison de nous et c’est tous entassés les uns sur les autres que la voiture nous ramène à l’hôtel, chacun tentant vainement de caler son corps dans le véhicule afin de bénéficier de quelques minutes de sommeil.

A notre arrivée nous faisons le bilan ultra positif de cette expédition… Cependant je me permets de demander à Gilles (le responsable de l’hôtel) s’il nous conseille de partir tôt pour réserver le train de nuit, et là c’est le drame ! Il nous dit que pour ce soir ça va être impossible, visiblement il y a eu mauvaise compréhension avec la dame ce matin, elle pensait que je parlais de commander un taxi pour se rendre à la gare…. Damned ! Ni une, ni deux, ni même trois d’ailleurs et nous voici Julien et moi, en speed pour se doucher, s’habiller et direction la gare en tuk-tuk avec l’espoir d’avoir des places pour le train. Hélas ! Le légendaire adage : en Thaïlande vous pouvez tout prévoir au dernier moment, n’est pas valable pour tout. Nous rentrons alors retrouver les filles afin de s’organiser pour notre plan B. Et Dieu inventa internet et le portable qui va avec, je repère rapidement deux hôtels qui présentent des critères intéressants pour nous accueillir même qu’une nuit, Gilles nous propose même de garder nos valises le temps que l’on s’y rendent pour vérifier, quel gentleman !

C’est le deuxième hôtel qui sera le bon, piscine pour finir en beauté la journée des filles, wifi pour terminer en beauté la journée d’Agnès, Transat pour achever en beauté la journée de Stéphanie et bar sushis à volonté pour clôturer en beauté la journée de Julien. Tout le monde est heureux dans le meilleur des mondes, je suis même parvenu à réserver des billets d’avion pour dimanche matin, Bangkok-Surat Thani. Il ne nous restera plus qu’aller réserver demain matin le bus de nuit pour se rendre à Bangkok, et les billets de train pour le retour, ainsi plus d’imprévu de dernière minute et les vacances de Jo se finiront en beauté 😉

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