8h30 : Emy vient nous réveillé avec ses câlins dont elle seule à le secret : recroquevillée sur le ventre de sa mère qui lui malaxe les fesses délicatement en lui susurrant à l’oreille : « ce sont mes petites fesses d’amour à moi ça ! » Vous comprenez désormais dans quel monde si particulier je me réveille chaque matin, faut être ouvert d’esprit !
9h30 : Une bonne petite douche proposée par le camping et en route pour le camping car et son vidage quotidien. C’est que je commence à avoir la main verte pour m’occuper de ce petit véhicule, enfin je dis la main verte, je devrai plutôt utiliser une autre couleur car c’est pas du même acabit que la fleur d’été ce qui sort par le tuyau d’évacuation si vous comprenez ce que je veux dire ! ça ressemblerait plutôt à un bon milkshake version boisson chocolaté de weight watcher pour les férus de régime. Du coup en début de séjour je me suis pris une paire de gant pour vaisselle, ça m’évite d’avoir à filer sous une douche de javel après chaque vidange.
En attendant, et parce que ce travail ne regarde que moi, les filles vont se laver, ah bah oui parce que à ce moment là, bizarrement j’entends plus aucune féministe de pacotille pour me réclamer le droit à l’égalité des sexes, à ce moment là la nature reprend ses droits et forcé de constaté que personne n’est là pour remettre en cause qu’il y a certaines activités qui ne sont réservées qu’aux hommes, mais alors qu’à eux, hein mesdames ? Oui je sais j’entends au loin s’égosiller les mères poules qui ont pondu trois gosses et sont encore entrain de couver un prochain, pendant que le dernier leur suce encore le bout du téton : « oui mais il était où le mec quand il fallait torcher les mômes, hein ? », et à mon tour de lui répondre à cette dinde : « bah déjà le mec heureusement qu’il était là pour torcher sa môme, à l’heure où sa pauvre chère et tendre se remettait d’une césarienne en urgence et ne pouvait pas se lever, et c’est vrai qu’entre passer un coup de lingette au cul de son enfant pour essuyer les commissures ou se prendre un gros jet de chiasse emportant avec lui les effluves de chaque membre de la famille, et bien toi la volaille tu choisirais comme tout le monde et tu continuerais de te taper la couche bien hermétique de ton enfant en me laissant tranquillement me plaindre face à ma bouche d’évacuation !!!
10h : On quitte le camping à la recherche de ce fameux parking pour se stationner comme disent les canadiens, et ainsi prendre le bus pour se rendre à Québec, sans quoi paraît-il, nous ne pourrons nous garer là-bas. J’espère que le soleil va rester avec nous, on voit déjà poindre au loin les nuages… au dieu de la météo s’il te plait, je veux bien aller à l’église tous les dimanches matins et prier à chaque repas, si dés aujourd’hui tu nous couvres de ta brillance naturelle !
10h30 : Le parking est blindé super ! 14 places pour un parking c’est top, c’est vrai c’est pas comme si on était dans un pays ou chaque bagnole était aussi grande que notre appartement et que chaque famille avait en moyenne trois caisses par couple ! Non loin de là un camping car ‘Canada cruise’ comme le notre mais en version plus long, a fait le choix de se garer dans la rue… Allez, avec un peu de chance pour une fois, on va bien réussir à se glisser entre deux voitures dans un parking de supermarché, étant donné que notre véhicule est assez court.
11h : En moins de temps qu’il nous en aurait fallu pour arriver à la gare qui se trouve à l’extérieur des remparts de la vieille ville, on trouve une place à vingt mètre de l’enceinte du vieux Québec, il est trop top ce camping car, 6 mètres de long c’est le maximum pour être tranquille et se garer partout, j’aurai bien aimé faire un petit coucou à mes amis du ‘Canada Cruise’ en passant à côté de leur bus. Bon il pleut, faut rester positif, au moins j’ai évité de devoir me lever les dimanches matins et de me rendre ridicule devant chaque repas au restaurant.
12h : Le vieux Québec est très joli, l’entrée des remparts fait penser à une entrée dans un monde de Disney genre Fantasyland, c’est drôle comment nos références sont bondées de ces petites références digne d’un enfant de quatre ans. Dans les ruelles se mêlent maisons récentes au style anglais et architectures plus anciennes dont les pierres grises et saillantes nous feraient presque penser aux petits villages bretons.
Notre balade entre les gouttes nous emmène à travers la rue Saint Jean,
Jalonnée de petits magasins pour touristes et restaurants alléchants.
La gare paraît bien fade devant la photo du guide mais il vrai cependant,
que la façade porte de beaux ornements valorisés sous un soleil éclatant.
Après le marché du vieux port dans la rue St Paul prenez à droite rue du Salut au Matelot,
les valeureux prendront les marches au lieu du funiculaire pour mérité un bon restau.
Et si vous avez le mal du pays passez devant le château de Frontenac il y un passage secret,
La rue du Trésors vous présente ses artistes, on se croirait à Montmartre pour de vrai.
13h : On capitule devant la pluie battante, on se réfugie dans un restaurant de la rue Saint Jean : ‘les 3 garçons’, à voir le serveur qui m’accueille j’espère ne pas être le troisième homme d’une partie fine pour garçon seulement ! « Bonjour, comment allez vous ? », what ? ‘Comment allez vous ? ‘ Non mais s’il vous plait les québécois arrêter pour l’amour du Saint Parigot que je prie ! Est ce que je donne des pièces à un pauvre qui m’en demande ? Est-ce que je laisse passer une vieille au feu orange ? Est-ce que je m’excuse lorsque je bouscule quelqu’un dans le métro ? NOOOONNN ! Alors s’il vous plait un peu de compassion, essayer de vous mettre à notre place, respectez nos traditions que diable, ça vous coûte rien ! Bon alors pour moi ça sera une poutine et la meilleur, je vous préviens c’est ma seule des trois semaines alors je veux qu’elle soit exceptionnelle ! Oui je vais pas me taper sans arrêt un plat à base de frite et de fromage, je vais tout de même pas rentrer dans l’avion en réclamant un fauteuil supplémentaire pour mes deux fesses.
14h : Après m’être régalé avec la poutine à base de bœuf, qu’Agnès est jouit trois fois en mangeant sa tartelette à l’érable, et discuter le bout de gras avec le serveur sur notre expédition exceptionnelle, nous quittons tant bien que mal ce super restaurant qui nous a fait oublier l’espace d’un instant la pluie. Eh merde, il pleut encore décidément on va vraiment commencer à envier nos voisins britanniques. Et qu’est ce qu’on fait quand il pleut et qu’on veut se balader ? Allez mesdames un petit indice, ça soule vos maris et ça enchante vos copines ! Les vitrines ! Ou plutôt le magasinage comme ils disent là-bas. C’est parti pour quinze litres de sirop d’érable, trente tonnes de bonbons et au passage un petit t-shirt, enfin un petit chandail pour le zackou orné d’une tête d’orignal, mais c’est qu’il va être beau le petit blondinet avec son maillot canadien dont les parents vont devoir expliquer à tout le monde : « heu non on n’est pas allez au Canada, c’est mon frère et sa femme qui l’on rapporté de là-bas, oui parce que si on y était allé on aurait jamais pris un truc comme ça vous comprenez, on va pas se la jouer ridicule, est ce que vous nous voyez avec un maillot marqué ‘France’, et dans ce cas là pourquoi pas nous promener avec une casquette avec des cornes de caribou dessus pendant qu’on y est… »
15h : On quitte cet ville le cœur triste de ne pouvoir poursuivre davantage, mais les dix kilos de flotte réparti sur nos vêtements alourdissent nos pas et notre courage. Heureusement qu’on a une fille qui est gentille, plus d’un gamin aurait passé ça journée à se plaindre, elle nous a suivi dans toutes nos aventures parfois à contre cœur mais au final toujours en nous suivant d’un pas sûr ! Merci mon petit cœur j’espère que tu garderas quelques souvenirs de ce voyage et pas seulement du rouli-roula à l’arrière du camping-car.
15h30 : Petit arrêt expresse au magasin de jouets afin de prendre quelques petites surprises pour l’anniversaire d’Emy. Agnès se charge des emplettes pendant que je reste avec Emy au chaud à regarder ‘Monstres Academy’, bah il faut bien quelqu’un qui se dévoue, et puis je sais que Agnès sera plus efficace que moi.
16h15 : je m’inquiète Agnès n’est toujours pas revenu, j’espère qu’il ne lui est rien arrivé, d’autant que je n’ai pas son téléphone, elle a troqué sa puce pour un forfait du réseau national. Finalement son idée de télécharger une appli qui permet à n’importe qui de pouvoir prendre connaissance de son identité et de ses informations médicales c’est plutôt une bonne chose, dans ce cas là je serais moins stressé.
16h20 : La voilà, le cœur est sauf ! Ah bah oui j’oubliais que c’est un centre commercial, en plus il avait l’air extrêmement alléchant au vue de la mine réjouis d’Agnès qui nous revient avec deux petits hauts supers sympas, so cute ! Comme disent les demoiselles du Saint Laurent. Moralité, si tu veux pas te prendre la tête avec ta chérie et faire un break d’une journée avec elle, voir plus si possibilité de dormir sur place, tu lui files ta carte bleue et tu l’abandonne dans un centre commercial, juste vérifier trois choses, que le centre commercial comporte des toilettes pour les nombreuses pauses pipi, qu’il compte également parmi ses vitrines un Haggen dasz pour se rassasier et enfin, et peut-être le plus important, que la carte bleue soit couverte par un compte bancaire assez rempli, la durée de votre périple entre potes dépendra de la somme autorisé par votre ami le banquier.
19h : Arrivée à Montréal pour notre dernier camping. On suit un petit chemin tortueux qui est sensé nous faire arriver à notre camp de base mais rien du tout depuis quelques minutes, le guide du routard se serait-il trompé ? Ah ! Enfin un camping, mais rien à voir avec celui décrit dans le guide, plutôt petit tranquille familiale à l’inverse du gros camping à l’organisation américaine dépeint dans le livre. La dame de l’accueil me donne le tarif pour deux services avec possibilité de vidange en sortant plus le wifi : 29$ ! Extraordinaire, le moins cher de tous. Seul problème de taille, elle ne prend pas la carte bleue, DAMNED ! Il faut que je fasse le chemin à l’envers pendant quatre kilomètres pour trouver le prochain petit village où l’on trouvera un distributeur, ou plutôt une tirette comme il l’appelle. Chemin du retour on croise le fameux camping KOA décrit dans le routard, on a bien envie de s’y rendre, mais je veux d’abord savoir si je peux économiser quelques euros avant…
Trois kilomètres et me voici perdu dans un petit bourg genre Wisteria Lane mais couplé avec la ville fantôme de la colline à des yeux de Wes Craven. On décide de rebrousser chemin et de se rendre au camping américain, oui je sais j’ai trahis la petite vieille que je vois encore m’attendre derrière son comptoir, remplissant déjà le reçu qu’elle s’apprête à me remettre avec mon nom écrit en bleu. Je lui aurai raconté mon périple et nous aurions sûrement ris ensemble en pensant à cette histoire sur l’orignal et le caribou, elle m’aurait invité à partager sa table avec sa petite famille et m’aurait raconté l’histoire de son fils mort en Irak, je l’aurai prise dans mes bras pour combler ce manque affectif et son mari m’aurait surement considéré comme un fils de substitution. Je les aurai aidé pour gérer le camping et en aurait probablement hérité un jour, Agnès se serait converti en photographe de fête et aurait vendu ses photos durant les bals de guinguette que nous aurions organisé chaque fin d’été. Emy aurait grandit et serait allé étudier dans le New Hampshire ou à Boston (« bosse », « thon », comme ils disent). Elle serait devenue chirurgien pour castor comme cela lui plaisait tant autrefois, totalement bilingue elle serait partie sauver des vies animales pendant que nous l’aurions suivi au travers ses photos sur tumblr. Mais tout ça c’était avant le drame bien entendu, avant que cette putain de tirette n’existe pas là où on aurait voulu qu’elle soit. Tant pis pour la vie canadienne, bonjour KOA. « Bonjour c’est 53$ avec deux services ! », putain de tirette !
19h45 : On s’installe devant la Tour Eiffel, et non ce n’est pas une ineptie, mais tout simplement une version miniature qui trône fièrement au milieu du camping, entre nous et les toilettes. La classe ! Non pas les toilettes, bien que certains campeurs, particulièrement ceux qui prennent le risque de dormir sous tentes à une époque où même la mousson est enviable parce qu’au moins il fait chaud, nous envieraient d’être proche des commodités.
Pour en revenir à cette dédicace Gustavienne, c’est un bel hommage à notre patrie que nous rejoindrons dans trois jours le cœur serré de quitter ce territoire qui nous tant faire découvrir.
22h : On se couche tôt car demain on part de bonheur pour profiter du biodôme, il paraît que c’est un lieu super sympa à visiter, ça fera un petit plus pour l’anniversaire d’Emy.