7h30 : Mon réveil sonne le glas ! Je m’éclipse discrètement du camping après avoir discrètement digéré un muffin, une compote et un cookie. Emy dort à point fermé, un truc comme ça c’est pas à Puteaux que ça arriverait, là-bas, malgré notre 70 mètres carrés, j’ai le malheur de faire craquer un orteil en m’étirant dans le lit à 6h47 et Emy est déjà entrain de finir trois appli sur l’Ipad, de regarder deux fois le dvd de Hercule et de réclamer le petit déjeuner !
8h : Je suis dans l’espace nautique de Percé, l’accueil est convivial, on me remet rapidement, bouteille, stab, combi, bottillons, shorty avec cagoule et gants ! La prestation est différente de ma dernière plongée, là-bas les gants étaient en sus, ici je comprends rapidement que le ton de la sortie ne rimera pas les caraïbes !
9h : On est tous prêt on attend le bateau, il paraît que c’est un tout neuf avec les racks au milieu pour ranger les bouteilles et une échelle, tout le monde paraît bien excité par cette nouvelle ! Ah bon ? Mais avant ils faisaient comment ? Ils sautaient de la mer avec leur bouteille sur le dos pour tomber dans le bateau à la ‘sauver Willie’ ? Pour ma part je ne toujours connu que ça donc rien de nouveau sous le soleil, par contre pas beaucoup d’info sur le lieu que l’on va voir, chacun semble occupé de son côté, un responsable discute avec un vieux couple je comprends qu’ils ont l’habitude de plongée ensemble, une autre responsable s’occupe en particulier de deux ados qui semblent partir pour leur première plongée, et un autre encore semble plus occupé à se regarder dans sa combi version camouflage que je me dis que celui là, il va surement plonger tout seul. Seul un mec et moi même restons un peu en plan à attendre que les choses se passent, et dans ces moments je ne sais pas trop pourquoi mais on se reconnaît assez vite les niveaux 1, d’une part parce qu’on n’a pas notre matos à nous, et d’autre part, parce qu’on fait pas encore parti des habitués qui ont essuyé un nombre invraisemblable de parties de plongées avec Intel et Intel et donc on ne peut pas se la jouer : « ah oui tu te souviens ce jour là ! oh c’était vraiment super ! ». Un peu comme deux mecs qui ne fument pas dans une soirée étudiante, on se reconnaît assez vite.
9h35 : Enfin le bateau arrive sur le plage, et là je comprends que ça va pas être qu’une partie de plaisirs. Les vagues font bouger le bateau, on est obligé de s’y mettre à 6 pour le caler tandis que d’autres le chargent du matériel. On est obligé de s’y reprendre à deux fois car le bateau prend l’eau par l’arrière et se voit obligé de faire un petit aller retour pour vider le fond.
10h : On arrive sur site, ça s’appelle la piscine, c’est un endroit proche de l’île de Bonaventure, au calme de la houle car entouré de gros rocher et donc calme comme une piscine. Juste à côté, un gros rocher carré, c’est le spot de la pierre carré où nous allons également aller. Le tout est d’attendre maintenant le départ d’abord : du mec qui se la raconte en tenu de combat, ensuite la préparation et la jetée à l’eau des deux photographes qui ont non seulement des combi étanches qui dates de ma grand mère mais des appareils photos de folie, j’ai pense qu’ils ont de quoi monté un photomaton pour poisson avec toutes ces lampes accrochées à leur engin. Ensuite viendra le tour du couple de vieux, enfin nous, les deux niveau 1 et enfin les deux ados mais faudra quand même les attendre car notre responsable de palanquée il va aider sa collègue vu que comme souvent pour les formations PADI, ça paraît un peu à l’arrache !
10h45 : Enfin on descend ! C’est cool d’avoir une bouteille gonflée à 2400 bar d’habitude c’est 240 pas plus ! Ah oui merde c’est en PSI pas en bar, bah du coup je sais pas combien ça fait moi en bar ! Heureusement sur le manomètre y a des zones de couleur pour savoir quand faut s’inquiéter, je préviendrai quand j’aurai pu d’air, ou au pire je finirai en apnée !
11h30 : Fin de plongée avec une batterie de gopro qui s’est déchargée avant la fin quelle m… ! Faut que je la teste avant de la renvoyer à Merwen avec une demande de remboursement. Heureusement ou pas finalement, les phoques de mer ne sont pas venus jusqu’à nous, ils ont joué les sauvages et sont restés loin. De toute façon je n’aurai pas eu de quoi les filmer. Par contre j’ai rencontré un homard, comment vous dire, rien qu’on te sers sa pince à manger tu fais trois repas avec ! Un truc énorme caché sous un rocher. Je pense qu’il a du grandir la dessous et du coup personne peut lui faire de mal, mais je pense aussi qu’il ne peut même plus en sortir tellement il est gros ! Comme une grosse armoire normande qu’on aurait monté dans une chambre, une fois installée tu ne peux plus la sortir de la pièce ! Si Agnès faisait de la plongée elle ne serait jamais revenu la bouche vide d’une explo comme celle là ! Des crabes a perte de vue, des homards un peu partout, de quoi ouvrir un restaurant de fruit de mer et s’y approvisionner pendant des semaines.
12h30 : Le temps que tout le monde remonte sur le bateau que les petits vieux soient installés que les photographes aient fini de se la péter à ranger leur gros engins et fini de parler technique, le temps que l’on revienne jusqu’à la plage, et je vois mes deux chéries venus m’accueillir sur le quai tel un marin revenu d’une longue épopée à la découverte du nouveau monde ! Sauf qu’à peine le temps de rêver qu’il faut déjà sauter du bateau, récupérer le matos qu’on nous balance par dessus bord et retenir le bateau qui menace de s‘échouer à chaque vague.
13h : J’ai rangé mon matos, j’ai récupéré une feuille pour mon carnet de bord, nous partons enfin du centre nautique. Pour les filles ça fait déjà deux heures qu’elles y sont, en comptant les ¾ d’heure de balançoire, ½ heure de toboggan et ¾ heure de balançoire bis pour Emy, le compte est bon !
14 : Nous quittons le camping direction Bonaventure ! Oui je sais j’y étais ce matin c’est con d’y retourner ! Mais non je vous parle de la ville et non plus de l’Ile. Parce que figurez vous que les canadiens ils ont eu la bonne idée de donner des noms aux iles et les mêmes noms aux villes malgré des centaines de kilomètres de distance qui les séparent. Enfin je dis canadiens mais en vérité ils y sont pour rien ! C’est plutôt un gars bien de chez nous qui a fait n’importe quoi, le célèbre Jacques Cartier ! Mais ça c’est le savoir faire à la française, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer !
15h : Arrivée au camping de Bonaventure, super sympa donnant sur la rivière à l’eau limpide qui donne envie de s’y baigner tellement elle est claire. A l’accueil il me donne un emplacement dans le coin des cochons ? Quoi ? Je n’ai pas compris, le coin des cochons ? Non monsieur des couches tôt ! Ah ok d’accord, oui mais vous êtes chiant des fois les québécois avec votre accent, oui d’accord c’est chantant mais souvent c’est chiant t’entend ! On comprend très mal ce que vous dites, alors ok c’est ‘ben fun’ on se tutoie, toujours avec le sourire, jamais de problème à l’horizon mais si on peut pas suivre une conversation clairement ça pose un problème ! Il s’agirait de grandir un peu, regarder même les japonais ils dessinent leur manga avec des grands yeux ouverts ! C’est pour faciliter le touriste ! Pour qu’il puisse s’identifier ! Alors on arrête les cheums, les blondes, les tabernacles de calice de je sais pas quoi et on parle français parisiens, genre : eh comment tu m’causes pov’ con dégage c’est moi qu’est la priorité !
18h : Agnès est parti faire ces 15 kilomètres de courses pour tenter de rejoindre Amélie au podium des femmes qui ont un besoin énorme de compenser leur gourmandise maladive par quelques foulées qui leur fera perdre beaucoup mais alors beaucoup d’eau ! Et aussi beaucoup de cartilage aux genoux ! Pendant ce temps avec Emy c’est activités champêtres : ramassage de cailloux, partie de bataille navale (purée je fais que de perdre c’est la honte), partie de corbeau et dessins sur les galets.
22h : Emy dort depuis 1h, elle était capoute. On finit la soirée à regarder les étoiles, le feu qui se consume et les moustiques qui nous bouffe la peau. Vivement un épisode de scandale.