8h50 : Réveil en fanfare car Agnès part courir, et quand Agnès part courir c’est tout le village qui se prépare à souffrir ! (C’était juste pour la rime).
Donc 9h15, petit déj’ à peine avalé qu’Agnès est déjà sur l’asphalte entrain de compter les kilomètres parcourus. Pendant ce temps, Emy est sur son Ipad pendant que je finis d’écrire la journée d’hier, bah oui vous pensez tout de même pas que j’écris au fur et à mesure que je vis les choses ! Faudrait avoir un clavier accroché en permanence dans la main et une batterie inépuisable, en bref un Iphone quoi ! Tiens ça me fait penser à Agnès ! Non, sérieusement, tout ce que je vis mérite d’être digéré, assimilé et enfin compris afin d’en retirer toute la moelle, le substrat, la sève qui vous abreuvera du meilleur de nos péripéties.
A l’heure où j’écris ce texte il n’est donc pas 9h15 mais 21h, mais je ne vais pas vous en dévoiler davantage sur les backstages de ce chef d’œuvre sinon vous risqueriez de perdre le fil, de vous détacher de l’engouement que peut vous procurer le suivi en direct de nos aventures.
Revenons en arrière, enfin, en avant pour vous mais en arrière pour moi.
11h30 : Après un rapide petit tour d’observation de la petite réserve faunique du camping, nous partons en direction du centre ville de Matane où nous avons rendez-vous avec le centre d’observation des saumons, hum ! Agnès en salive déjà.
12h : Nous pénétrons dans ce petit local qui est juxtaposé au petit barrage en plein cœur de la ville. En sous-sol, nous pouvons observer des saumons effectivement ! Sinon on aurait été très déçu à vrai dire, ça serait comme aller au ciné et se rendre compte qu’il n’y a pas de salle de projection, c’est un peu con ! Sur les côtés du barrage sont installés des bacs en escalier qui permettent de créer un courant que le poisson s’évertue à remonter. Parmi ces bacs, certains sont munis de plaques en verre qui permettent d’observer ces animaux sous l’eau et d’admirer ainsi leur taille, leur comportement et surtout, leur capacité à lutter contre le courant. Impressionnant ces bêtes là ! ça ferait presque de la peine de les manger après qu’ils se soient donnés tant de mal, hein Agnès ? Agnès ? Pardonnez nous madame elle ne recommencera plus, je suis désolé pour les vitres je passerai un coup dessus ! Allez vient mon cœur lâche ces poissons je t’emmène manger !
13h : Nous allons mangé chez Le café des Délices, il paraît que les plats sont bien servis et qu’il y a de tout.
14h : Alors effectivement ils ont de tout, j’ai pu profiter d’un buffet à volonté à faire pâlir d’envie un Gallo enragé. Ils ont de vrais menus enfants adaptés à la taille de l’estomac des petits, bon heureusement qu’il y avait de la glace en dessert parce que la gelée c’est pas possible ! Je croyais qu’il y avait que les Anglais pour manger cette m… Par contre coté assiette, Agnès n’a pas été déçu de la quantité, une salade bien copieuse, (elle s’épargnera le fromage râpé) et une casserole de fruits de mer, noté bien le mot casserole ! On devrait s’attendre à une petite poêle de fruits de mer, genre caquelon à l’ancienne, mais non ! ce n’est rien de plus que le contenu d’une coquille Saint Jacques : crevettes et noix de pétoncle noyés dans une crème et le tout recouvert d’une bonne potée parsemé de gruyère râpée doré au four, en plus clair : une poutine océane ! Tiens d’ailleurs en parlant de ça, faut vraiment que je m’en mange une vraie de vraie un de ces jours ! Après deux glaces, une salade de fruits et un café lavette (j’appelle ça ainsi pour vous donner le genre de gout que ça peut avoir en bouche), nous repartons sur la route, on the road again !
Direction le parc de la Gaspésie pour le camping du lac Cascapédia où l’on devrait trouver de la place où alors dormir à l’arrache si c’est possible.
15h : Ça fait 20 kilomètres que nous avons pénétré dans le parc, on le sait car tous les 100 mètres on a la présence de ces fameux panneaux jaunes avertissant du danger potentiel de croisé un orignal sur la route. Je n’ai croisé qu’un panneau et plus aucune indication pour notre camping ? Étrange ! Mais qu’est ce que c’est que ce monde sur le bord de la route ? Un blessé ? Un véhicule retourné ? Oh c’est un orignal, une femelle probablement car elle n’a pas de bois sur la tête ! A croire que le sort a décidé de nous faire rencontré les animaux fétiches dans des lieux insolites ! On s’arrête sur le bord de la route comme tous les badauds qui sont là, hagard devant l’animal qui semble ne rien en avoir affaire, il broute son herbe paisiblement sans paraître surpris d’avoir autant de spectateurs. Comble de la surprise, apparaît de derrière les arbres un petit orignal, sûrement le sien ! En attendant personne ne se soucie de voir débouler un trente tonnes sur le flanc de sa voiture, tout le monde s’en fout complètement ! Heureusement que le garde forestier nous interpelle et nous demande de nous garer dans les routes adjacentes. J’en profite pour lui demander le chemin du camping et m’informe qu’il se trouve plus en arrière sur la route, quelle chance j’ai eu finalement de me perdre pour rencontrer cet animal si particulier.
16h : Nous arrivons à bon port après 10 kilomètres d’une route sans bitume, idéal pour les courses de 4×4, moins pour les campings car avec vaisselle incluse. A l’accueil je suis soulagé d’apprendre qu’il ne reste qu’un seul emplacement dans tous les campings de la réserve (attend ils sont Hi Tech les canadiens ! le mec il appelle, via sa cibi, une centrale qui gère toutes les réservations des terrains sur les campings du parc, c’est comme cela que j’ai appris qu’il ne restait que des emplacements pour les véhicules récréatifs, oui les campings cars sont des véhicules récréatifs ! c’est drôle hein ! On a l’impression qu’à l’intérieur on passe notre temps en récréation. Tu conduis chéri ? Ah non, je suis en récréation tu vois bien !) Les boules pour les deux mecs derrières moi qui n’ont plus qu’un emplacement à l’arrache dans le camping, et encore ils peuvent s’estimer heureux d’avoir cette fausse place, sinon fallait qu’ils abandonnent leur véhicule là et c’était trois heures de marche pour rejoindre le premier camping de randonneurs ! Note pour plus tard : pour les campings dans les réserves naturels, pensez à réserver !
17h : Installé et encore étonné de cette chance qui nous caractérise si peu habituellement : un détour qui nous fait rencontrer un animal symbole du pays et une place de camping à la dernière minute ! Petit tour du proprio. Nous sommes sous le charme de ce bel endroit avec ce lac coincé entre ces montagnes. Un petit souvenir à notre charmante ile de beauté et son lac Nino suspendu dans les hauteurs.
Le rendez vous est pris pour demain matin avec un tour de canoë, ça nous promet une belle journée bien crevante : canoë, randonnée matin et après midi ! On va arrivé le soir je pense que Emy va NOUS raconter une histoire qui parle à tous les deux !
21h : Après un bon feu de camp d’expert avec du bois pris autour du lac (oui je sais j’ai pas lu le règlement et j’avais pas vu qu’il était explicitement demandé de ne pas bruler de bois de la nature !), un bon petit barbecue des familles : brochettes de bœuf et patates à la braise, chamalows grillés et bananes chocolat. Une bonne douche, une histoire qui parle et éreintés de notre longue journée nous nous endormons avec les castors.